
En 2025, les défaillances d’entreprises s’inscrivent dans une dynamique mondiale préoccupante. Tandis que l’économie globale traverse une période d’instabilité, la France enregistre une année record, marquée par une hausse généralisée des cessations d’activité. Entre incertitudes économiques, fin des dispositifs de soutien post-Covid et pressions financières croissantes, le climat reste défavorable pour de nombreuses structures, en particulier les plus jeunes.
Une conjoncture mondiale fragilisée
L’économie mondiale évolue dans un contexte tendu marqué par :
- Des disparités régionales dans la reprise économique
- Une politique monétaire instable
- Des tensions commerciales persistantes
- Des droits de douane revus à la hausse par les États-Unis
Dans ce climat incertain, quatre pays sur cinq ont connu une augmentation du nombre de faillites en 2024, avec une progression globale de +12 %. Le nombre de grandes entreprises défaillantes (chiffre d’affaires supérieur à 50 millions d’euros) a atteint 474, soit le plus haut niveau depuis 10 ans.
Les régions les plus touchées :
- Amérique du Nord : progression à deux chiffres
- Asie : même tendance
- Europe de l’Ouest : hausse plus modérée
France : une hausse record des défaillances d’entreprises
L’année 2024 a marqué un tournant pour la France avec une augmentation de 17 % des défaillances d’entreprises, tous secteurs confondus.
Secteurs les plus impactés :
- Commerce de détail : +11 %
- Hôtellerie et restauration : +10 %
Causes principales :
- Effet de rattrapage post-Covid : les entreprises fragilisées pendant la pandémie n’ont pas résisté à la reprise.
- Fin des aides publiques : suppression progressive des dispositifs de soutien a provoqué des tensions de trésorerie.
- Durcissement de l’accès au crédit : la hausse des taux d’intérêt a restreint la capacité d’emprunt des entreprises.
- Ralentissement économique : la croissance atone accentue les vulnérabilités.
Pour 2025, les prévisions tablent sur 57 500 défaillances en France, soit encore une hausse de 2 %, dans un contexte de stabilisation difficile. Malgré un léger rebond espéré en 2026, les niveaux resteront élevés.
Start-ups françaises : alerte rouge sur la French Tech
Les jeunes entreprises innovantes françaises ne sont pas épargnées. Le baromètre ScaleX Invest met en lumière une fragilisation croissante de l’écosystème.
- 64 entreprises ayant levé ≥ 5 M€ ont rencontré des difficultés en 2024, contre 43 en 2023.
- Depuis 2005, 94 scale-ups sont passées en situation critique :
- 28 en faillite
- 29 en procédure
- 7 nouvelles entrées en 2024
- Secteurs les plus touchés : lifestyle, agritech, proptech
Fait marquant : le nombre de défaillances post-série A dépassé désormais le nombre d’entrées dans ce segment, signe d’un essoufflement des perspectives de croissance. Pour la première fois, l’indice du secteur passe en territoire négatif, soulignant un déséquilibre préoccupant.
Des perspectives 2025-2026 sous tension
Les projections mondiales ne laissent guère entrevoir d’amélioration :
- +7,8 % de défaillances prévues en 2025
- +8,3 % en 2026
- Environ 8 000 grandes entreprises pourraient faire faillite dès 2025, dont :
- 700 aux États-Unis
- 100 en Europe de l’Ouest
Facteurs de risque à surveiller :
- Inflation persistante
- Hausse des coûts de financement
- Pressions liées à la transition écologique
- Menaces sur la cybersécurité et l’impact de l’IA
- Tensions géopolitiques
- Chaînes d’approvisionnement perturbées
- Instabilités politiques
Conclusion : anticiper pour mieux protéger les entreprises
Face à la multiplication des risques structurels et conjoncturels, les entreprises — notamment les PME et les start-up — doivent renforcer leur stratégie de résilience financière. Cela passe par un accompagnement renforcé des dirigeants, une optimisation des coûts, et une diversification des sources de financement. Dans ce climat tendu, seule une anticipation rigoureuse pourra permettre de limiter l’impact de cette nouvelle vague de défaillances.