Comment (re)prendre le contrôle de son patrimoine

La hausse du taux d’épargne des ménages représente un atout indéniable pour les experts en gestion de patrimoine.

Un constat encourageant, le taux d’épargne a atteint un sommet de 24,7 %, mais devrait se stabiliser autour de 20 % d’ici la fin de l’année. Bien que cette situation ait entraîné un regain d’intérêt pour la Bourse — avec 700 000 nouveaux investisseurs particuliers entre novembre 2010 et août 2020, selon l’Autorité des marchés financiers — la crise sanitaire a principalement favorisé les placements liquides. Les comptes à vue et les livrets d’épargne ont vu leurs encours exploser. Cette épargne qualifiée de ‘bilancielle’ a capté plus de 80 % des flux de placements financiers en 2020.

Un contexte à considérer, la crise actuelle, bien qu’ayant des répercussions financières, est principalement d’ordre sanitaire. Elle ne remet pas en question les fondements des stratégies d’épargne, qui doivent s’adapter à un environnement de taux bas et à une volatilité des marchés financiers persistante. Dans ce contexte, Alessandra Gaudio, directrice des solutions patrimoniales de Generali France, souligne l’importance d’éduquer les investisseurs pour construire des solutions durables, en adéquation avec leurs objectifs et leur tolérance au risque.

Quatre réflexes essentiels pour gérer son patrimoine

  1. Visualiser son épargne

La première étape consiste à dresser un état des lieux de ses différentes « poches » d’épargne (livrets, comptes-titres, assurance-vie, etc.). Cela peut aider à réorganiser son épargne en fonction de ses projets (achat immobilier, aide aux enfants, retraite, transmission, etc.) et de son appétence au risque. Des outils tels que O2S permettent de centraliser l’ensemble des comptes d’une personne sur une interface unique, fournissant une vue d’ensemble précieuse pour l’optimisation de son patrimoine.

  1. Faire du temps un allié

La notion de temporalité est primordiale en matière de placements. En construisant une stratégie sur le long terme, on peut réduire la prise de risque. Bien qu’il soit essentiel de maintenir une réserve de liquidités pour les imprévus, il est possible de diversifier les horizons d’investissement en fonction des projets, car plus on a de temps, plus on peut viser des performances dans des classes d’actifs variées. Il est important de cibler des secteurs porteurs, tels que l’économie durable ou celle du vieillissement.

  1. Diversifier judicieusement

Diversifier son patrimoine financier est essentiel pour faire face à une conjoncture incertaine. Avoir un portefeuille bien équilibré entre liquidités, fonds en euros, actions, et immobilier locatif permet de mieux gérer les risques. Pour cela, il est crucial de s’informer sur les différentes solutions financières et leur rapport rendement/risque.

La régularité dans les investissements, que ce soit via un compte titres, un PEA ou une assurance-vie multisupport est importante. Un investissement progressif permet de lisser les points d’entrée sur les marchés et de réduire l’impact de la volatilité.

  1. Choisir le bon intermédiaire

Tous les intermédiaires financiers sont soumis à des obligations de conseil, mais cela ne signifie pas qu’ils sont interchangeables. Un conseiller bancaire peut privilégier les offres standard de son réseau, tandis que les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) et courtiers indépendants, souvent titulaires du statut de CIF, offriront une relation de confiance sur le long terme avec des options plus diversifiées. Pour un patrimoine financier conséquent, il est conseillé de diversifier ses interlocuteurs pour maximiser le potentiel de rentabilisation et bénéficier de garanties en cas de crise.