
Après une période prolongée de taux bas, voire négatifs, les épargnants ont enfin pu retrouver une rémunération attractive sur leurs placements à court terme, comme le Livret A ou les comptes à terme. Cette situation, liée à la remontée des taux directeurs opérée par les principales banques centrales, a entraîné un retour en grâce du cash dans les portefeuilles. Mais cet engouement pourrait être de courte durée. Dans un contexte où le pic des taux semble avoir été atteint, il devient essentiel de repenser sa stratégie patrimoniale
Des taux à court terme (provisoirement) attractifs
Depuis début 2023, les produits d’épargne réglementée ont vu leur rendement grimper. Le Livret A, par exemple, est passé de 2 % à 3 %, offrant aux épargnants un gain réel non négligeable dans un contexte d’inflation modérée, estimée aujourd’hui à 2,9 % en Europe et à 3 % aux États-Unis.
Mais cette fenêtre pourrait rapidement se refermer. En effet, les banques centrales, après avoir mené un cycle de resserrement monétaire agressif, pourraient commencer à abaisser leurs taux dès la seconde moitié de 2024. Objectif : relancer l’activité face au ralentissement économique qui se profile.
Le risque d’une surexposition au cash
Le cash est rassurant. En période d’incertitude, il offre sécurité et visibilité. Mais cette stratégie de repli présente aussi des limites. Les épargnants fortement exposés aux comptes à terme ou livrets risquent, à l’échéance de ces produits, de ne pas retrouver les mêmes conditions de rémunération. Plus grave encore : ils pourraient passer à côté de belles opportunités sur les marchés financiers.
Historiquement, chaque pic de taux à court terme a été suivi de performances supérieures des marchés actions (comme le S&P 500) et des obligations. Les investisseurs qui ont su réallouer leur capital dans ces classes d’actifs à temps ont tiré parti des cycles de relance monétaire.
Actions et obligations : des opportunités à (re)saisir
Les marchés financiers anticipent déjà la fin du cycle de hausse des taux. Dans ce contexte, les investisseurs peuvent commencer à se repositionner :
- Marchés actions : les valorisations restent raisonnables dans de nombreux secteurs. Une baisse des taux favoriserait mécaniquement les entreprises les plus sensibles au coût du capital.
- Marchés obligataires : après des années de rendements faibles, les taux actuels offrent des points d’entrée intéressants. Les obligations investment grade ou à duration moyenne peuvent constituer un bon compromis entre rendement et risque.
Conclusion : dynamiser son épargne pour 2024
Les épargnants ont été nombreux à privilégier la sécurité en 2023. Mais alors que le cycle monétaire semble sur le point de s’inverser, l’heure est venue de repositionner son capital. Miser exclusivement sur le cash pourrait s’avérer coûteux dans les mois à venir, en termes de rendement manqué.
Activer son épargne en diversifiant ses placements (actions, obligations, assurance-vie, ETF…) devient une démarche à privilégier. Un conseil patrimonial adapté et une analyse rigoureuse de votre profil de risque restent les meilleurs atouts pour aborder cette transition en toute sérénité.