À quel âge faut-il envisager des donations à ses enfants

Transmettre son patrimoine est un objectif pour beaucoup, mais la question des droits de succession peut rapidement devenir une obsession. Bien que réduire ces droits soit important, ce ne doit pas être la seule motivation derrière une donation. Transmettre un patrimoine est avant tout une question d’organisation familiale et de filiation, et la dimension fiscale ne doit pas en être le moteur principal.

  • Les droits de succession : que faut-il savoir ?

Les droits de succession sont un impôt payé par les héritiers après un décès. Entre parents et enfants, le taux d’imposition est de 20 % pour la plupart des cas. Un abattement de 100 000 € est renouvelable tous les 15 ans pour chaque enfant, ce qui signifie qu’il est avantageux de planifier ses donations bien avant son décès.

  • Exemple concret d’anticipation

Prenons l’exemple de Monsieur Dupont, âgé de 54 ans (avec une espérance de vie à 85 ans). Son patrimoine s’élève à 800 000 € hors assurance-vie. En réalisant une première donation à 54 ans et une seconde à 69 ans, ses enfants pourront bénéficier deux fois de l’abattement de 100 000 €, ce qui leur permettra de payer moins de droits de succession. À son décès, les deux donations réalisées auront permis d’économiser environ 80 000 €. Donner tôt pour optimiser les droits de succession

Grâce au renouvellement de l’abattement tous les 15 ans, il est évident que donner tôt permet de réduire la facture fiscale. Cependant, il est essentiel de se rappeler que l’objectif fiscal ne doit pas être la principale raison de cette transmission. La question de la maturité de l’enfant pour recevoir le patrimoine est bien plus importante.

  • La maturité des enfants avant tout

Donner un bien à ses enfants alors qu’ils sont encore jeunes peut perturber leur apprentissage de la vie. Un enfant qui hérite trop tôt peut perdre la motivation pour travailler et s’investir. Il est donc préférable de faire des donations à des enfants entre 25 et 35 ans, lorsqu’ils sont en train de construire leur foyer et ont réellement besoin d’un soutien financier. C’est à ce moment-là qu’ils auront le plus besoin de cet apport pour s’établir.

  • Ne pas se démunir totalement

Donner, c’est bien, mais il est essentiel de ne pas se priver excessivement. Certains parents, trop préoccupés par la réduction des droits de succession, se démunissent au point de ne plus pouvoir subvenir à leurs propres besoins, notamment en ce qui concerne les frais de maison de retraite. Il est crucial de conserver une partie de son patrimoine pour garantir son propre confort, sans dépendre des enfants pour des décisions importantes, comme la vente d’un bien.